Otra traición
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immensité
Des choses humaines
Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air
Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule
Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers
Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon coeur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce
Louis Aragon, Le Roman Inachevé (1956)
Foto de verbena.
Un momento más
habría bastado
para que la muerte
llegara, pero una
mano mano me tomó
desnuda la mía
Quién les ha devuelto
sus colores a
los días, semanas,
su realidad
a la inmensidad
de todo lo humano
Yo que temblé siempre
no sé de qué cólera
dos brazos ahora
bastan para darme
un gran collar de aire.
Sólo un movimiento
del gesto suäve
que al dormir me roza
ligero espirar
o aún menos rocío
que en mi hombro se posa
La frente que en mí
se apoya en la noche
sus dos grandes ojos
abiertos, y todo
me es campo de trigo
en este universo
Un tierno jardín
en el que de pronto
la verbena brota
y mi corazón
renace al perfume
que la sombra endulza
Versión de Javier Aguirre O.
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