miércoles, marzo 15, 2006

CATALUNYA

CATALONIA, A NATION WITHIN A NATION ?


The construction of Europe is mainly seen as a matter of adding new members to the group, and the way they can be a coherent whole. Spain is a country that feels good in Europe, and that has the sensation of breathing the new winds of the time, of having recovered the position she shouldn’t have lost as a nation among the nations. But for a long time, it hasn’t been like that. At the beginning of the 20th century Spain was a second or third order nation and she had just lost, not without humiliation, her last colonies (Cuba, Porto Rico and Philippines). Many voices asked for a europeization of Spain, that seemed detached from the old continent as a boat of stone, as the Portuguese Nobel Prize Saramago would imagine. In that time, Catalonia was Spain’s most European region, it was industrialized, and not only geographically, but also culturally close to the continent. Like Alsace –Elsass-, Catalonia is a European bridge. Maybe the construction of Europe is not just a matter of adding members, but of looking for the bridges that can oxygenate Europe’s body, that sometimes seems to be as unnatural as the one of Frankenstein’s monster.

The most important requirement for a nation to be a nation is its will to be a nation. And that, Catalonia, she’s got it. The elected parliamentaries of 90 per cent of the population of the Spanish Catalonia have voted for a new Estatut d’Autonomia that has to be approved by the Spanish parliament, that has the last word. And, in fact, it’s a matter of words. The word Nation is one of the most difficult points to be accepted by the Parliament of Madrid.

But let’s review briefly Catalonian history. Marca Hispanica with Charlemagne, protagonist territory in the expansion of the reign of Aragon into the Mediterranean (that has reached Athens), with a rich literature in Provençal (the poetic language of the Troubadours) and Catalan from the 13th to the 15th centuries. In the three next centuries (sixteen to eighteen) Catalonian literature in Catalan is very poor, until the 19th century political and cultural revival (Renaixença). In the 17th century, Spain looses the Catalan Rosello (Roussillon) in favour of France. At the beginning of the 18th century, Catalonia lost her laws and institutions, punished by the king Philip V, for not having supported him in the war of the Spanish succession, in which Spain was no more an important nation, but the prize for the winner (France). During the Spanish Second Republic (1931-36) Catalonia had his first Estatut d’Autonomia, after a negotiation with Madrid. The second Estatut (1979) came after the end of Franco’s dictatorship, under quite difficult circumstances. The third Estatut, the one that is being discussed, has been largely approved by the Catalonian Parliament. Catalonians –no doubt- are great negotiators, but it’s not a minor obstacle the one they have to face now.

The Socialist party, head of both the Spanish and the Catalonian governments, has to make proof of a great ability to disappoint neither Spain nor Catalonia. It’s not an easy task. And I dare think it’s not only a page of the Spanish and Catalonian history that is being written down here, but also a page in the history of Europe, great fire of nations, so old and, still, so young.




Javier Aguirre Ortiz




La Catalogne, une nation dans une autre?

La construction de l’Europe consiste apparemment en ajouter des membres au groupe, en faisant d’eux un ensemble cohérent. L’Espagne est un pays qui se sent à l’aise en Europe, et qui a la sensation de respirer les nouveaux vents qui viennent, et d’avoir récupéré la position qu’elle ne devrait pas avoir perdue parmi les nations. Mais il n’a pas été comme ça pour un bon bout de temps. Au début du 20ème siècle, l’Espagne était une nation de second ou troisième ordre et elle venait de perdre, non sans humiliation, ses dernières colonies (Cuba, Porto Rico et Philippines). De nombreuses voix demandaient l’europeisation de l’Espagne, qui semblait détachée du vieux continent comme un bateau de pierre, comme le Prix Nobel Portugais Saramago l’a imaginé. Dans ce temps là, la Catalogne était la région la plus européenne de l’Espagne, elle était industrialisée, et pas seulement proche du continent par la géographie, mais aussi par ses mouvements culturels. Comme l’Alsace –Elsass- la Catalogne est un pont Européen. La construction de l’Europe n’est peut-être qu’une question d’ajouter des membres, mais des construire des ponts qui oxygènent le corps de l’Europe, qui parfois semble aussi artificiel que celui du monstre de Frankenstein.

La condition la plus importante que doit accomplir une communauté pour être une nation est sa volonté de l’être. Et ça, la Catalogne, elle l’a. Les représentants du 90 pour cent de la population de la Catalogne espagnole ont voté pour un nouvel Estatut d’Autonomia qui doit être approuvé par le Parlement Espagnol, qui a le dernier mot. Et c’est bien une affaire de mots, puisque le mot Nation est un des points les plus difficiles d’accepter pour le Parlement de Madrid.

Mais visitons brièvement l’histoire catalane. Marca Hispanica avec Charlemagne, territoire protagoniste de l’expansion méditerranéenne du royaume d’Aragon (qui est arrivée jusqu’à Athènes), avec une riche littérature en langues provençale (la langue des Troubadours) et catalane entre les 13ème et 15ème siècles , qui subira un déclin pendant les trois siècles suivants jusqu’à sa Renaixença (19ème siècle), mouvement culturel et politique. Dans le 17ème siècle, l’Espagne perd en faveur de France le territoire catalan du Roussillon. Au début du 18ème siècle, la Catalogne perd ses institutions particulières, punie par le roi Philippe V par son rôle pendant la guerre de Succession Espagnole, dans laquelle l’Espagne n’était plus une grande puissance mais le prix pour le vainqueur (France). Pendant la Deuxième République (1931-36), la Catalogne eût son premier Estatut d’Autonomia, après des négociations avec Madrid. Le deuxième Estatut (1979) arriva après la fin de la dictature de Franco. Le troisième, celui qui est en atteinte de l’approbation du Parlement Espagnol, a été largement approuvé par le Parlement Catalan. Les catalans sont des grands négociateurs, et ce ne pas un petit obstacle celui auquel ils doivent faire face maintenant.

Le Parti Socialiste, tête du gouvernement central et aussi du gouvernement catalan, devra faire preuve d’un grand savoir faire pour ne pas décevoir les catalans ni les espagnols. Ce n’est pas une tache facile. Et j’ose dire que ce n’est pas seulement une page de l’histoire d’Espagne et de Catalogne qui est en train de s’écrire, mais aussi une page de l’histoire de l’Europe, grande nation de nations, si vieille et -hélas !- si jeune.

Javi Agirre Ortiz

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